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“Four Girls and a Matterhorn” The video
Video
A sweet little film about our adventure skiing the Matterhorn East face in May 2016 with Lorraine Huber, Giulia Monego, Melissa Presslaber and myself. This short edit shows perfectly the fabulous team spirit of us ripping ladies and the amazing time we had together on this iconic and beautiful mountain.
Enjoy watching!
Edit: Whiteroom productions
Music: David Mumford – Bonfire Music – Night without sleep
davidmumfordmusic.bandcamp.com
Four Girls and a Matterhorn from Liv Sansoz on Vimeo.
Quatre Filles et un Cervin
Photos Lorraine Huber, Giulia Monego, Melissa Presslaber et moi
Tout a commencé à la suite d’un SMS de Giulia arrivé le 1er Mai. Dès le début de l’hiver on avait parlé de faire des choses en montagne ensemble et puis rien. Conditions difficiles au début, incompatibilité dans les dates combinées à la météo puis souci au pied pour Giulia. Aussi quand elle me propose d’aller au Cervin pour en skier la face Est, je n’hésite pas trop. Enfin, un peu quand même car je n’ai pas fait de “ski de pente raide” depuis bien longtemps. Roberto, guide et ami de Giulia a bien observé la face et confirme que les conditions peuvent être bonnes. Lui aussi veut y aller.
18h, Le Moo, Chamonix, mardi 3 Mai. J’ai roulé un peu trop vite dans les gorges de l’Arly pour arriver à temps. J’ai juste une petite heure devant moi et je dois filer à Genève. C’est encore une de ces journées “empilées”. C’est sûr, je vais encore préparer mon sac à point d’heure… Giulia (Italie) arrive puis Lorraine Huber (Australo Autrichienne) et Melissa Presslaber (Autrichienne). A part Giulia personne ne savait que nous allions être quatre… mais c’est une agréable surprise. Le courant passe super bien entre nous alors que Lorraine, Mèl et moi ne nous connaissions pas la minute d’avant. Mèl a déjà fait deux tentatives sur la face Est du Cervin et n’est pas trop motivée à y aller si on n’est pas sûres des conditions. Perso je suis un peu dans le doute à cause du vent annoncé. Mais on décide toutes ensemble d’y aller. On ne se rend jamais mieux compte des conditions qu’en y étant.
Mercredi 4 Mai, la Skoda Octavia, immatriculée en Autriche est chargée à bloc avec 4 filles super enthousiastes à son bord, direction Tasch. En route on reçoit un appel de Roberto qui nous dit que deux amis à lui ont tenté la face Est hier mais qu’ils ont fait demi tour à cause de plaques de vent. Pas la meilleure des nouvelles mais bon, nous sommes parties. Roberto pense qu’il va rejoindre ces deux amis au bivouac Bossi (côté Breuil Cervinia) pour (re) faire une tentative le lendemain. De notre côté, pas de changement de plan, l’objectif de la journée c’est d’aller au refuge d’Hornli et de regarder les conditions dans la face. Tasch, Zermatt, puis téléphérique de Furi… la face est toujours aussi belle imposante et paraît bien raide. On laisse les remontées mécaniques et le domaine skiable pour traverser par gravitation jusque sous la face Est. Elle a franchement l’air pas mal. De là, on met les peaux et on enlève presque toutes les couches. Il est midi il fait monstre chaud, pas un brin d’air si ce n’est en haut sur l’arête Nord Est. C’est parti pour un petit dénivelé jusqu’à Hornli. On prend le temps, la journée est magnifique et nous sommes les yeux rivés sur cette immense face.
- Quatre filles en route pour le refuge de Hornli ;)
- Vu d’ici la face paraît bien raide… de Drotie à Gauche Lorraine, Giulia et moi. ©Melissa Presslaber
- Vu du Hornli ça parait déjà bien plus jouable… Giulia, Lorraine et Melissa étudient la face… ©Liv Sansoz
- Bon petit repas dans l’agréable refuge d’hiver. Et ça rigole! ©Giulia Monego
Le nouveau refuge d’hiver est flambant neuf, tout propre et vraiment agréable. Le rituel classique de faire sécher le matériel, faire de l’eau, s’hydrater, manger et observer nous occupe jusqu’au soir. En liaison téléphonique, Roberto nous annoncent qu’ils montent dormir à la cabane de Solvay à 4003m sur l’arête Nord Est. La face est repassée à l’ombre, la neige s’est resserrée, la trace sera plus facile à faire et ils seront quasiment à pied d’oeuvre pour le lendemain matin. Nous, nous nous en tenons à notre stratégie de bien dormir et de grimper la face le lendemain tôt.
Jeudi 5 Mai, Hornli 4h du mat, c’est le départ. On commence par glisser, puis cacher les duvet, les peaux et autre matériel dont on ne va pas avoir besoin sous un gros rocher avant d’entamer la suite, crampons au pied. Il y a pas de mal de neige jusqu’à la rimaye et l’on s’enfonce bien. Avec Giulia on se partage la trace et ça nous demande quand même un bon petit effort. La rimaye passe tranquille et à partir de là ca se redresse bien. J’aime bien ces départs à la frontale, je trouve que ça passe toujours assez vite. Et plus on monte plus le soleil se lève et plus c’est beau. C’est toujours magique ces belles ambiance, ces lumières du matin, ces montagnes à perte de vue et ce sentiment d’être un petit rien au milieu d’une grosse face. Ca remplit de belles émotions et d’images ineffaçables.
Nous continuons de progresser tranquillement.La veille nous avions discuté la possibilité d’une ligne assez centrale dans la face, suggérée par Giulia et c’est là que l’on va. Mais arrivées à une certaine hauteur, on se rend compte qu’il y a vraiment pas beaucoup de neige posée sur les dalles et le rocher… Il faut se rendre à l’évidence, ça ne va pas faire. Nous sommes obligées de redescendre un bon morceau pour contourner des bandes de rocher et pouvoir traverser à droite, (côté grimpeur) afin de rejoindre la pente de neige sous Solvay. Un peu plus loin en dessous les filles comprennent que ça ne passera pas et vont pouvoir s’éviter la montée puis la descente en traversant bien plus tôt sous les bandes rocheuses. Il fait grand jour, nous avons perdu un peu de temps avec cette histoire mais jusque là pas d’inquiétude par rapport au timing. Nous nous rapprochons de Solvay au même moment que Roberto et ses deux amis en sortent pour entamer leur descente. On se salue de loin. Giulia est passée en mode machine et elle est bien déterminée à monter au point le plus haut d’où l’on pourra skier. On les regarde faire leur premier virage l’un après l’autre. La neige est encore bien dure. Je ne parle pas Italien mais je comprend le “Duro” que lance le premier à skier à ces deux compères.
- Giulia ne cache pas son bonheur d’être là, au milieu de cette face, baignée par les premiers rayons de soleil ©Liv Sansoz
- Moi aussi ça me plaît d’être là ;) ©Giulia Monego
- Lorraine pas très loin sous Solvay ©Mélissa Presslaber
- Mélissa, avec la vue qui va bien. ©Lorraine Huber
Lorraine et Melissa nous rejoignent au point le plus haut que nous avons pu atteindre, sous une petite bande de rocher. Une petite centaine de mètres au-dessus de Solvay. La neige dans la partie haute est toujours un peu dure mais le temps que chacune s’équipe et que l’on prenne deux trois images, elle est parfaitement revenue. J’avoue, je suis un peu impressionnée. Je ne fais pas ce genre de ski tous les jours. Mais je suis avec trois excellentes skieuses et leur présence est plutôt rassurante. On est détendues, on rigole, tout va bien.
C’est Giulia qui ouvre le bal, elle fait son premier virage direct et enchaine. Solide. Je sens que je vais avoir besoin de déraper un peu pour sentir la neige avant de faire ce premier virage, souvent libératoire. Lorraine et Melissa sont à l’aise elles aussi. Elles assurent tout en étant relax. Au fur et à mesure que l’on descend la pente est moins raide et la neige vraiment bonne et la descente est vraiment classe. On reste vigilantes quand même, il y a toujours quelques requins malveillants cachés sous la neige et même si la pente est moins raide la chute reste interdite. Je vis cette descente intensément et j’en prends plein les sens. C’est incroyable d’être là, toutes les quatre avec une pure complicité au milieu de cette immense face, sur cette montagne si spéciale.
La rimaye arrive déjà. Presque trop vite. En bas on explose de joie. C’était magique, c’était différent, c’était la journée où il fallait être là, là avec les bonnes personnes. Un grand merci à Giulia, Lorraine et Melissa pour avoir partagé ce moment de ski unique et magnifique.
Toni Valeruz avait été la première personne à skier la face Est le 14 mai 1975. Jean-Marc Boivin en a fait la seconde répétition en partant de plus haut dans la face (première descente depuis l’épaule) 6 juin 1980. Sans lui (et d’autres) nous n’en serions pas là aujourd’hui. Mille Mercis de nous avoir ouvert autant d’univers.
A lire aussi en anglais le récit de Giula Monego sur PlanetMountain
- Giulia solide sur les skis c’est y mettre le style ©Lorraine Huber
- Mélissa au dessus de Solvay, la partie la plus raide ©Giulia Monego
- Lorraine tout sourire après ses premiers virages. Dans le fond la Cabane de Solvay ©Giulia Monego
- En escalade on défie un peu la gravité, là on se doit de jouer avec… ©Lorraine Huber
- Lorraine, Mél et moi sous Solvay. La neige est top et l’on profite pleinement de cette descente. ©Giulia Monego
- Retour à la civilisation à Zermatt ©Lorraine Huber
- La dream team ;)
- Tracé de notre descente ©Giulia Monego
- Jean-Marc Boivin, un sacré bonhomme… Collection Claude Gardien
Team Salomon
I’m really excited and happy to announce I’m joining the amazing team at Salomon!
So psyched to have such a great company and great people by my side for all the coming climbs, summits and sweet lines!
Congrats also to my new team mate Kalen Thorien for being a part of the team as well!
Check out the press release here ;)